Honoré Guien, historien de la commune, a célébré ses 100 ans ce mercredi

Hommage

Honoré Guien, historien de la commune, a célébré ses 100 ans ce mercredi

Témoin privilégié de l’histoire de la commune, figure emblématique du patrimoine et de la vie associative allaudienne, Allauch a célébré le centenaire d’Honoré Guien.

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Né au domicile, à l’étage du « Bar du centre » situé 28 rue Frédéric Chevillon que tenaient ses parents et qui accueillera plus tard les premières réunions du Syndicat d’Initiative d’Allauch, Honoré Guien plaisante aujourd’hui en se rendant chez le dentiste qui occupe désormais les lieux :« J’ai l’impression de rajeunir. Cela fait une drôle d’impression de se retrouver là après toutes ces années ».

« 100 ans, c’est rien ! Je ne l’ai pas fait exprès en plus ! ». Le bon mot sur les lèvres, avec l’accent de Provence, il incarne la mémoire vivante de notre village provençal. Affecté aux cartes d’alimentation de la mairie en 1944, il deviendra historien de la commune, collectionneur de photographies anciennes. Auteur, il a consacré sa vie à la mise en lumière de son village au travers d’écrits empreints de nostalgie. « Chaque soir, j’aime regarder de vieilles photos et des vieux films », lance-t-il. Sa curiosité et son esprit toujours en alerte, c’est avec son fils Jean-Marie, que cet allaudien enraciné fera glisser une plume passionnée sur les pages des deux tomes de « Souvenirs glanés d’un enfant d’Allauch ».

S’appuyant sur une documentation considérable, il y retracera la vie du village à travers les époques. Comme « un témoignage historique transmit aux jeunes générations », se réjouit Jean-Marie. Cette vie, il la partagera avec son amour Marie-Thérèse, une « estrangère » de La Pounche qui allait devenir sa raison de vivre.

Engagé à l’aube de ses 13 ans au Syndicat d’Initiative d’Allauch, Honoré Guien en assurera la présidence de 1993 à 2004, époque pendant laquelle il fit don de la totalité des collections du musée du « Vieil Allauch », à la Ville d’Allauch. Il fut également membre fondateur de la Société Historique Allauch/Plan de Cuques. Il tissera alors des liens solides avec le Comité des Fêtes d’Allauch, les groupes Saint-Éloi d’Allauch et du Logis-Neuf ou encore le groupe folklorique « Leis Ami d’Alau », l’association « Phocal » et bien d’autres.

En égrainant le fil de son éternelle jeunesse, il se souvient : « Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, j’ai croisé la route de Marcel Pagnol. A l’époque, ce nom ne disait pas grand-chose. Je le connaissais à peine à travers Marius et Fanny. L’écrivain ayant l’intention de tourner un film dans les collines, il s’était renseigné auprès du garde champêtre pour bénéficier d’un guide. Et l’aventure a commencé avec cette phrase : « Petit, on m’a dit que vous les connaissez très bien ! », sourit Honoré. « J’ai été très surpris par sa connaissance de ces terres, la colline, les plantes. En revanche, il ignorait le sentier menant au Taoumé. Il voulait prendre des tas de photos et surtout emporter avec lui une bouteille de vin cachetée. J’étais soufflé ! ».

Passionné de nouvelles technologies -il alimente régulièrement une page Facebook Allauch Mémoire et d’autres réseaux sociaux -, il est souvent décrit comme un homme de conviction. Entre légitimité et détermination, il œuvrera plus de huit décennies durant à la préservation du patrimoine, à la valorisation des traditions provençales et à la promotion culturelle d’Allauch. Un siècle de mémoire, de passion et d’engagement pour mettre en lumière « sa Terre de Provence » à laquelle il voue un amour indicible.

Il se verra officiellement remettre par deux fois, la Médaille de la Ville d’Allauch, notamment par Monsieur Le Maire, en 2023, avant d’être récompensé par la médaille d’or du bénévolat par la présidente du Conseil Départemental 13, Martine Vassal et l’édile de la commune. En signe de reconnaissance de son dévouement exemplaire, de sa fidélité à son village et de sa volonté inébranlable de transmettre un héritage, la salle des mariages de l’Hôtel de ville historique porte son nom. Un nom inscrit durablement dans la mémoire collective.

Ce 19 novembre, c’est au cœur des collines d’Allauch, au pied du pic du Taoumé et autour d’un repas champêtre en présence notamment de ses fils Jean-Marie et Paul, de sa belle-fille Véronique, actuelle présidente du Syndicat d’Initiative d’Allauch, qu’Honoré Guien a reçu un hommage amplement mérité.

« Il y a bien 30 ans que je n’étais plus revenu ici. Je suis époustouflé, éberlué ! Cela dépasse la simple surprise. Moi qui me remémore les souvenirs pour trouver le sommeil, ce soir, j’aurais de nouvelles images en tête ».